Grève
Le cabinet sera de nouveau en grève, fermé, le 14 février. Nous sommes très inquiets pour l’avenir de la santé en France. Si vous souhaitez vous battre avec nous pour réduire les difficultés d’accès aux soins, c’est ici pétition 1 et ici pétition 2.
Le 18 novembre 2022
Le cabinet sera fermé les 1er et 2 décembre pour cause de grève.
Les politiques de santé ont mis à mal notre système de santé ces dernières décennies. Vous éprouvez de plus en plus de difficultés pour accéder aux soins et nous en sommes conscients. Il y a eu la baisse du numerus clausus dans les années 80 et 90. Il y a maintenant un manque d’attractivité de la médecine libérale qui dissuade les plus jeunes de s’installer. Le nombre de médecins va continuer de diminuer pendant les dix prochaines années.
Le gouvernement vient de passer en force avec le 49.3 la quatrième année d’internat (10ème année de médecine) afin d’envoyer les internes dans les déserts médicaux. Cela ne résoudra pas la problématique car les médecins seront toujours aussi peu nombreux et les déserts médicaux sont partout. Au contraire, cette contrainte supplémentaire risque d’en décourager une partie qui pourra abandonner médecine, exercer en salariat, s’expatrier.
Nous concernant, médecins libéraux installés, le projet 2023 est de nous reléguer au rang d’animateur d’une équipe de soins. Nous nous chargerons des cas les plus complexes, rémunérés sans peu de changement par rapport à la situation actuelle (25€) tandis que les autres professionnels (pharmaciens, kinés, infirmiers) se chargeront des cas les plus simples. Si délégation de tâches il y a, elle doit être à l’initiative du médecin et chaque professionnel doit être responsable de ses actes.
Nous avons formulé de multiples propositions qui permettraient d’améliorer l’accès aux soins. Nous ne comprenons pas les rédacteurs du projet actuel restés hermétiques à toutes les suggestions issues du terrain. Nous pensons qu’à l’inverse, leur projet réduira la qualité des soins et diminuera encore l’attractivité de notre profession.
Nous demandons une forte revalorisation de l’acte de consultation pour nous rapprocher de la moyenne européenne. Cette revalorisation nous permettra d’embaucher du personnel, d’investir dans du matériel, de nous former davantage. Tout ceci nous permettra de suivre plus de patients (donc moins de patients sans médecin, moins d’attente pour un rendez-vous). Cette revalorisation motivera les jeunes médecins à choisir l’exercice libéral !
En contrepartie, nous souhaitons l’abandon des forfaits qui nous sont versés par les instances chaque année. Ces subventions sont variables d’une année à l’autre et toujours plus difficiles à obtenir, toujours plus contraignantes, alors qu’elles n’améliorent pas l’accès aux soins ni leur qualité. Elles génèrent une surcharge de travail administratif qui nous fait perdre beaucoup de temps et donc nous empêche de suivre plus de patients. Il nous semble plus opportun d’investir dans le soin et les soignants eux-mêmes.
Devant l’absence d’écoute, de plus en plus de médecins parlent de se déconventionner de l’Assurance Maladie : ils fixeraient librement leurs tarifs et vous ne seriez pas du tout ou très peu remboursés en allant les consulter. Nous sommes attachés à l’égalité d’accès aux soins et nous ne voulons pas de cette médecine à deux vitesses ! Nous luttons aussi pour vous.
Il me tenait à cœur de vous informer de ce qui se joue actuellement. Je tenais aussi à vous remercier car vous êtes notre force et notre principale considération.